Trésors de la Bibliothèque de Bordeaux

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Editions Le Festin – Décembre 2014

Les trésors de la Bibliothèque de Bordeaux dévoilés sous forme d’Abécédaire.

D’abord bibliothèque publique, puis nationale et enfin municipale, elle est devenue en moins de 100 ans « the place to go ».

Quelques lettres au hasard de mon feuilletage et en dehors des trésors inestimables des 3 M (Montesquieu, Montaigne, Mauriac)
A pour Académie
L’Académie royale de Bordeaux fondée par lettres patentes de Louis XIV en 1712 devint impériale et depuis 1870 s’intitule Académie Nationale des Belles Lettres et Arts de Bordeaux. Elle possédait une bibliothèque accessible au public bordelais dès les années 1739-1740.

C pour Catalogue
Enrichi en 2008 par la conversion des 380 000 notices papier, il constitue la base complète des ressources documentaires intégrée dans le catalogue collectif de France.

E pour Estampes
A précédé au début du XVème siècle à la naissance du livre imprimé. 500 références sont conservées actuellement à la bibliothèque de Bordeaux.

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De Bibliotheca

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Umberto Eco

Umberto Eco a prononcé le texte de cette conférence à Milan, en mars 1981. Les autorités locales l’avaient en effet invité à venir célébrer le vingt-cinquième anniversaire de l’installation de la bibliothèque communale dans le palais Sormani.

Umberto Eco

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Umberto Eco

« Les gens se fichent du réel. Quand mes petits-fils auront 20 ans, ils auront oublié les égorgements en Irak par [Daech] mais ils n’auront pas oublié la mort d’Hamlet. La littérature sert à constituer et à maintenir des images mythiques qui continuent à survivre tandis que la réalité s’oublie. (…) La vérité romanesque a cette qualité de ne pouvoir être mise en cause alors que toutes les autres vérités peuvent être mises en cause.« 
Interview sur France-Culture

Catel – Ainsi soit Benoîte Groult

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Grasset – Octobre 2013

Catel aime les féministes. Après Kiki de Montparnasse et Olympe de Gouges, la dessinatrice consacre son troisième livre à Benoîte Groult. Avec cette fois une énorme différence : son modèle est vivant et a son mot à dire. (elle n’aime pas la BD).

Catel décrit le parcours, illustré de ses croquis sur moleskine (évidemment), d’une auteure féministe de 93 ans qui n’a rien d’une vieille femme. 4 mariages, des enfants et petits enfants et une envie toujours prégnante de défendre les femmes (même si au moment de l’affaire DSK, elle écrit « le viol c’est pas la mort »…)

Entre ses maisons de Doëlan (Bretagne), Hyères et Paris (Rive Gauche), Catel va interviewer celle qui passa pour la pasionara de l’égalité des sexes, la défenseuse de l’IVG et également de la féminisation des noms de profession. (une ministre, une auteure, une écrivaine, une shampouineuse… il est toujours bon de le rappeler).

Commencé il y a cinq ans, cet ouvrage mélange les souvenirs de Benoîte Groult (son enfance, ses amours, ses combats) aux échanges qu’ont eus les deux femmes pendant cette période. Pas de révélations fracassantes et un bel ouvrage digne des deux précédents.

Le rythme des conversations et le hasard des rencontres rend captivant ce roman vivant. L’amitié entre les deux femmes renforce la puissance du propos. Merci donc au neuvième art quoiqu’en pense Madame Groult.

Et que la personne à qui j’ai prêté « Kiki de Montparnasse » me rende mon livre svp !!!

VP (merci à loulou pour ce beau cadeau)

 

 

Lydie Salvayre – Pas pleurer

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Editions du Seuil – Août 2014

C’est un récit croisé situé dans une Espagne à l’aune de la guerre civile de 1936 entre une jeune fille de 15 ans et l’écrivain Georges Bernanos, qui travaille à Majorque à la rédaction de son œuvre « Grands Cimetières sous la lune ».

Montse est à la fois la jeune fille de cette histoire et la mère qui transmet à la narratrice (sa fille) le récit de cette année extraordinaire. Le résumé est complexe, le style narratif également et pourtant l’histoire est éclatante de limpidité, de génie littéraire.

Lydie Salvayre recueille les souvenirs de sa mère âgée souffrant de pertes de mémoires et dont seules les réminiscences de l’année 36 restent intactes. Toutes celles qui ont suivi ont été gommées.

Montse se souvient des jours joyeux de l’insurrection civile qui lui ont permis de découvrir la liberté, l’insouciance et l’amour, elle qui était destinée à devenir domestique chez des propriétaires terriens de son village catalan. Alors, Montse blessée par un « elle a l’air bien modeste » asséné par son futur employeur va prendre la fuite, fascinée par José, son frère nourri aux idéaux libertaires. Elle a 15 ans, quitte l’autorité paternel avec le mord aux dents. Elle n’a aucune conscience politique, juste l’envie de s’échapper de ce destin de pauvre. Barcelone représente en 1936 l’émerveillement de la révolution et Montse va profiter de sa liberté pour la première fois de son existence. Diégo qui deviendra son mari imposera lui une vision du monde stalinien en opposition avec les idées anarchistes de José. A travers un duel entre les deux hommes deux courants s’affrontent en 36, les communistes et les anarchistes alors que les fascistes massacrent sans relâche.

Au même moment Georges Bernanos, catholique, monarchiste, compagnon de Maurras est révulsé par les atrocités franquistes et surtout par la collaboration de l’épiscopat espagnol qui bénit les républicains (les mauvais pauvres) avant de les envoyer se faire assassiner par les phalangistes.

Lydie Salvayre passe de Montse à Bernanos dans une langue propre à sa mère issue d’un mélange de français et d’espagnol (le fragnol) et d’un enchevêtrement de voix dans une prose parfois  joyeusement distordue.

Pas pleurer est un témoignage romanesque bouleversant qui offre un éclairage inédit sur la guerre d’Espagne.  C’est mon coup de cœur 2015 (mais aussi le premier roman de l’année !)

Lydie Salvayre est née en 1948 d’un couple de républicains espagnols exilés dans le sud de la France. C’est l’une des romancières françaises les plus reconnues de sa génération. Son œuvre, se compose d’une vingtaine de livres. La Compagnie des spectres (Verticales, 1997), lui avait valu le prix Novembre.

Elle a obtenu déjouant tous les pronostics le Prix Goncourt en 2014

VP

 

Catherine Michaud – Jules Profession : prédateur

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Editions du Net – Mai 2014

« J’ai rencontré Jules à l’âge de la maturité, celui auquel on croit encore aux « princes charmants ». Ce que j’ignorais, c’était que sous les traits d’un homme séduisant et rassurant peut se cacher un « pervers narcissique », le pire des prédateurs. Une telle relation va vous amener à la destruction totale. Ce court récit « coup de poing » prouve, une fois de plus, que « les manipulateurs sont toujours parmi nous »…

Catherine Michaud habite la région parisienne et sa vie professionnelle est liée à la communication et aux médias. C’est une voyageuse de l’âme. Elle prépare actuellement deux romans et collabore à une pièce de théâtre. Elle a écrit « Jules » comme une évidence.

Jules je l’ai moi aussi rencontré. Un pervers narcissique aux voitures rutilantes, aux souliers vernis et aux montres clinquantes ; un lâche expert au jeu de l’anguille et de la manipulation.  Un personnage maléfique constitué de chimères, de faux semblants, d’apparats et de mensonges.
Cet homme court toujours, il ne peut se remettre en question. Attention, c’est un récidiviste !

VP

Si vous voulez vous procurez le témoignage de Catherine Michaud, faites un clic pour vous retrouver sur les Editions du Net. Bonne lecture !

 

Minh Tran Huy – Voyageur malgré lui

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voyageur malgré lui

Flammarion – août 2014

Sélection du prix du jury de l’Escale du Livre 2015 (Bordeaux)


Qui était Albert Dadas ?
Un des premier cas de fugueur maladif ou de touriste pathologique, gazier de son métier à la Compagnie de Gaz de Bordeaux en 1880. Un homme attiré malgré lui par des voyages incontrôlés et une envie insatiable d’un ailleurs, au risque de perdre sa stabilité sociale et mentale.

Qui était Samia ?
Une coureuse de fond éthiopienne tentant sa chance aux JO de Pékin, éprise de liberté et de reconnaissance en tant que femme africaine. La course représentait à la fois l’obtention  d’un passeport et d’une nouvelle identité, l’espoir d’une vie meilleure ;  mais Samia est née au mauvais endroit au mauvais moment.
Minh Tran Hung nous décrit ces deux témoignages de personnes déracinées en quête de liberté parallèlement à celle de Line, première génération d’une famille vietnamienne exilée après l’invasion communiste. Line recherche ses racines à travers les conversations qu’elle obtient difficilement avec un père mutique lorsqu’il s’agit d’aborder leurs racines. « Aller et Retour » comme le nom des deux parties de ce roman entre France et Vietnam, la guerre d’Indochine, l’invasion communiste, les fuites et délations, tortures et assassinats. L’auteure nous décrit l’installation des réfugiés à Paris, les apatrides perdus dans leurs regrets, la nostalgie toujours présente malgré une intégration réussie. Alors il y a Thinh l’oncle étrange qui perd la raison, Hoai la cousine disparue, Linh l’enfant adopté combatif et le père, personnage central de la vie de Line. La vie s’externalise, les blessures restent…

Le roman est un hommage à tous les déracinés des pays en guerre, à tous ceux qui luttent pour faire respecter leurs droits face aux injustices, misères, folies ou intolérances. Des destins individuels créateurs d’une mémoire collective, des voyageurs, malgré eux !

« Quelque part, je suis étranger par rapport à quelque chose de moi-même ; quelque part, je suis « différent » mais non pas différent des autres, différent des miens : je ne parle pas la langue que mes parents parlèrent, je ne partage aucun des souvenirs qu’ils purent avoir, quelque chose qui était à eux, qui faisait qu’ils étaient eux, leur histoire, leur culture, leur espoir ne m’a pas été transmis. » Georges Perec, Ellis Island.

Minh Tran Huy est une romancière d’origine vietnamienne née en 1979 à Clamart. En 2007, elle publie son premier roman  » La princesse et le pêcheur ».

VP