Arto Paasilinna – Le lièvre de Vatanen

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Denoël & D’ailleurs – décembre 2006        Traduit par Anne Colin du Terrail

Eh hop un lièvre et un deuxième livre de Arto Paasilinna !

Le lièvre : c’était l’été de la Saint-Jean. Sur une petite route de sable, le paysage finlandais défilait sous le regard las du journaliste et du photographe en service commandé. Ils voyageaient fatigués et blasés. Le soleil rouge encadrait le lièvre debout sur ses pattes arrières. Trop tard, un choc sourd quand il cogna le coin du pare-brise avant de valdinguer dans les bois.

L’homme : Kaarlo Vatanen, journaliste qui va s’arrêter, soigner et prendre soin du lièvre durant toute cette histoire.

Bilan : Kaarlo quitte sa femme, son travail, son domicile et part à travers la Finlande aux grés des rencontres (un pasteur impulsif, un bucheron, un commissaire de police, des militaires en manœuvre, un ours défendant ardemment sa peau, un corbeau pilleur…) et des petits boulots.
L’épilogue repose sur le fait que Vatanen se retrouve emprisonné du fait de 22 infractions, dont le franchissement sans papier de la frontière russe en compagnie de son lièvre, en qualité de complice. Mais l’appel de la nature et de la liberté est plus fort, et ils parviennent à s’évader…

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Arto Paasilinna – Un homme heureux

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Arto Paasilinna est né en 1942 dans un camion en plein exode face aux forces soviétiques. Devant les combats, sa famille s’enfuit vers la Norvège, puis la Suède et la Laponie finlandaise. Paasilinna – qui signifie en finnois « forteresse de pierre » est un nom inventé par son père né Gullstén, pour « finniser », comme beaucoup de Finlandais, un patronyme à consonance suédoise (à l’instar des personnes inspirées par le mouvement fennomane). Les circonstances de sa naissance et les premières années de sa vie ont fait dire à Paasilinna : « J’ai connu quatre états différents dans ma prime jeunesse. La fuite est devenue une constante dans mes récits, mais il y a quelque chose de positif dans la fuite, si avant il y a eu combat ».

Un homme heureux écrit en 1976 est le récit de l’ ingénieur Jaatinen chargé de la construction d’un pont dans le village de Kuusmaki, à l’endroit même où pendant la guerre civile de 1918 une bataille a opposé les rouges et les blancs. Un épisode toujours présent et douloureux dans la mémoire des habitants suscitant polémiques et divisions dans la commune.
Utilisant des méthodes originales mais contestées pour gérer son chantier Jaatinen, ingénieur de renom va cristalliser la rivalité puis la haine des habitants. (à l’exception des femmes…)

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Riikka Pulkkinen – L’armoire des robes oubliées

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Le livre de poche – juin 2013

L’action se passe en Finlande, à Helsinki dans un milieu cossu. Trois générations de femmes se côtoient entre 1964 et maintenant.

Elsa, la doyenne, qui fut une psychologue réputée et une conférencière souvent en voyage se meurt. Elle entre en phase terminale d’un cancer et veut profiter de ses derniers instants chez elle, entourée de sa fille Ella, médecin et de sa petite-fille Anna, encore étudiante.

Dans l’armoire d’Elsa, Anna trouve une robe ayant appartenu à Eeva.
Eeva …le personnage caché et qui resurgit dans la mémoire d’Elsa. La figure qui fâche mais dont il faut parler avant qu’Elsa ne meure et ne puisse plus donner sa version des faits.
Il s’agit en effet d’un amour secret. Un homme, Marthi s’est partagé entre deux femmes, qui en alternance des chapitres, racontent leur vie, leur version. Eeva était seule, avec « l’homme » et « la petite », amoureuse d’un peintre célèbre, elle la baby sitter de l’enfant. Elsa était la femme conférencière absente la semaine. Marthi est donc l’amant, le mari, le père et le grand-père affectueux qui n’a pas réussi à choisir entre deux femmes à une époque de sa vie. En gardant clandestine cette aventure, il a introduit malaise, souffrance, colère au sein de son foyer.
Nous nous engageons dans la vie de cette famille froide, qui ne dit pas ses sentiments facilement, chacun restant enfermé dans des certitudes parfois faussées. Ella fuit car elle n’est pas prête à réentendre l’histoire alors qu’Anna la petite-fille s’en délecte. Il y a aussi les paysages finlandais, la maison de vacances au bord du lac, les nombreux saunas et leurs rituels, les tartes aux fraises et aux myrtilles, un enchantement !

Cette histoire qui parle d’amour, de trahison, de remords, de pardon et  de mort  peut sembler légère aujourd’hui mais l’époque était autre dans les années 60. Une époque « peace and love » où l’amour justifiait tout. Il était possible de militer pour la libération de la femme et de mourir d’aimer. Un petit regret cependant concernant le personnage d’Eeva, dont on ne comprend pas la raison de l’intensité de son amour pour Marthi.
Mais le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. (ni le lecteur d’ailleurs !)

Riikka Pulkkinen est née en 1980 en Finlande. Elle a étudié la littérature et la philosophie à l’université d’Helsinki. L’armoire des robes oubliées est son second roman.

VP

Eowyn Ivey – La fille de l’hiver

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Editions 10/18 – décembre 2013

Titre original : the snow child Traduit de l’anglais par Isabelle Chapman.

Livre  que m’a conseillé  une amie, agent littéraire d’ouvrages pour enfants.

L’Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude. Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel  et Jack n’a plus jamais été le même. Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d’enfant les ont suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs les enferment chacun dans leur douleur. Jusqu’à ce soir de début d’hiver où, dans un moment d’insouciance, le couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d’une petite fille.
Ce livre est basé sur un conte russe nommé Snegourotchka : « la petite fille de neige ». L’auteur nous amène à la frontière du « fantastique » et du rêve. Cette petite fille qui se prénomme Faïna, est-elle une hallucination, un rêve, un miracle ? Et si elle était juste la clef du bonheur qu’ils n’attendaient plus ?
L’écriture coule comme une source venant des montagnes, ce qui en fait un récit à lire paisiblement et goulûment un jour de février 2014. (cosy au coin d’un feu de cheminée si vous pouvez !). Une vraie lecture plaisir qui nous emporte au fin fond de l’Alaska.
C’est également un conte sur l’amitié, l’amour, le respect de l’autre dans sa différence. Un roman intemporel vu à travers des descriptions poétiques de la nature, des animaux  (loups, renards argentés ou roux, carcajous…) et de la féérie des saisons.

Eown Ivey est née et vit en Alaska
La fille de l’hiver est son premier roman.
Allez découvrir son très joli blog qui raconte le quotidien de sa vie en Alaska : famille, nature, voyage, librairie, rencontres…

Interview de Eown Ivey, également libraire – juin 2013

VP